Test du nouveau compteur GPS Wahoo Roam

Après l’Elemnt, le Bolt et le Mini, voici le Roam, nouveau compteur GPS de la marque américaine Wahoo. Au rayon des nouveautés, un écran couleur et plusieurs fonctionnalités de navigation intelligente pour vous faciliter la vie avant de monter sur votre vélo et pendant que vous roulez. Après six semaines de tests, voici notre verdict en détails.

Par Pierre-Maxime Branche. Photos : 3bikes.fr

Comme tous les compteurs Wahoo, le Roam présente une zone frontale aérodynamique.

Fini le monochrome, place aux couleurs ! Après l’Elemnt, l’Elemnt Bolt et l’Elemnt Mini, Wahoo lançait début mai dernier son quatrième compteur de vélo, son 3e GPS (le Mini n’offrant pas de navigation) et son premier avec écran couleur. Surtout, ce nouveau Roam dispose de plusieurs nouvelles fonctionnalités de navigation intelligente pour, par exemple, retourner automatiquement sur un itinéraire planifié lorsque vous vous égarez, créer un nouvel itinéraire en cours de route, ou trouver le moyen le plus rapide de rentrer chez vous. Ce Roam a accompagné et guidé nos sorties d’entraînement durant ces six dernières semaines. Présentation en détails de ce nouveau compteur GPS américain, disponible au tarif de 349,99 €.

Le Roam présente les mêmes boutons que le Bolt.

Design et ergonomie
Pour les connaisseurs de la marque, ce nouveau Roam est plus petit que l’Elemnt, mais il est plus grand que le Bolt et que le Mini… forcément. Ce n’est pas un gros compteur comme on peut en voir chez Garmin ou Sigma, ses dimensions (89×54,4×17,8 mm) lui permettent par exemple de passer largement entre vos prolongateurs si vous utilisez un vélo de contre-la-montre ou de triathlon, pour un poids de 93,5 g. Il offre un design aéro, signature de la marque Wahoo, notamment lorsqu’il est associé à son support avant déporté. Le support sur potence fonctionne de son côté avec des colliers rilsan (fournis dans la boîte) ce qui n’est pas pratique si l’on utilise plusieurs vélos, sans parler des éventuelles dégradations qu’ils peuvent causer sur la potence.

On zoome et on dézoome facilement sur les pages grâce à ces deux boutons latéraux.

Côté boutons, on retrouve les six mêmes que sur le Bolt : le on/off et l’accès aux menus sur la gauche, trois boutons sur le bas pour le démarrage, la pause, l’arrêt, l’enregistrement d’une sortie et le basculement entre les pages, et les deux derniers sur la droite pour zoomer ou dézoomer sur une page. Un temps d’adaptation en roulant est nécessaire, notamment pour les trois boutons du bas. Malgré leur largeur, il est bien plus facile d’appuyer dessus avec l’ongle qu’avec l’extrémité du doigt. De même, les boutons de zoom sur le côté droit demandent un appui franc et sans hésitation, au risque de devoir sinon s’y reprendre à plusieurs reprises.

L’écran couleur haute qualité Gorilla est lisible sous tous les angles.

Écran
Bien que son encombrement soit légèrement plus petit que l’Elemnt, le Roam offre la même taille d’écran, soit une diagonale de 68,6 mm (2,7 pouces). Il utilise un verre (non tactile) Gorilla Glass fin et léger en crystal clair, comme sur les smartphone haut de gamme. Cet écran couleur de résolution 240×400 est parfaitement lumineux car il dispose d’un capteur d’ambiance qui ajuste automatiquement sa luminosité ainsi que celle des LEDs Quicklook (5 en haut et 7 à gauche) qui permettent de surveiller en un coup d’oeil les paramètres essentiels (vitesse, FC ou puissance) que vous aurez préalablement réglés. Cet écran est suffisamment grand et lisible pour avoir un maximum d’informations sur la même page, de 2 jusqu’à 11 champs de données en même temps. Et ces données sont visibles quel que soit l’angle de vue sur le verre.

Connectivité
Le Roam dispose d’une prise de recharge par port USB. Pour le reste, il est 100 % sans fil via les connexions Wi-Fi, Bluetooth et ANT+ pour synchroniser vos parcours, vos séances vers les applications et plateformes de votre choix, télécharger des cartes et même pour les mises à jour du logiciel. Connecté à votre téléphone, il dispose des appels et SMS entrants si quelqu’un cherche à vous joindre. Enfin, dans le cadre de séances de home-trainer, il peut prendre le contrôle d’appareils non Wahoo dotés de la technologie ANT+ FE-C.

24 m d’altitude au niveau de la mer, une erreur récurrente pour le Roam lors de notre test.

GPS
De nombreux systèmes satellites sont pris en charge par le Roam : les traditionnels GPS (USA) et Glonass (Russie), auxquels il faut ajouter le système européen Galileo, chinois avec BeiDou et japonais avec QZSS. Cette multiplicité des systèmes lui confère une excellente précision une fois les satellites attrapés car il peut mettre un peu de temps avant de vous localiser. Une fois cette opération réussie, aucun souci. Les traces de votre parcours sont très propres, nous n’avons jamais vu de tracé approximatif. En revanche, l’altimètre intégré, qui ne se base que sur ces données satellites, manque lui de précision. Au niveau de la mer, il a toujours indiqué un écart de 20 à 30 m. Un écart que l’on a retrouvé au sommet de différents cols gravis puis, après les différentes synchronisations, lors des analyses d’entraînement.

11 champs de données et 2 rangées de LEDs, mais l’écran reste très lisible.

Interface et données
Une fois l’univers Roam compris, ce compteur est très simple d’utilisation, l’évolution entre les différentes pages est rapide. On retrouve trois pages principales : celles des données, une autre avec en bas le profil altimétrique en live de votre sortie et la page cartographie/navigation. C’est largement suffisant et surtout elles sont entièrement personnalisables. Il n’est pas nécessaire selon nous de créer plusieurs pages de champs de données car les boutons de zoom sur le droite permettent de sélectionner les informations que vous souhaitez privilégier (de 2 à 11 données).

Les adeptes des calculs de cadence et de puissance seront les plus frustrés. La cadence de pédalage demande l’ajout d’un capteur externe. Pour la puissance, celle-ci est indiquée, ou plutôt estimée, via les LEDs Quicklook grâce à une échelle de couleur. Pour cela, il faut intégrer dans l’application sa valeur FTP (c’est-à-dire son seuil de puissance maximale sur un effort de 1h). Conclusion : si on la connaît, on bénéficie alors d’une estimation par un code couleur ; si on ne la connaît pas, ce qui est certainement le cas de la plupart d’entre nous, pas d’indication de puissance. Ou alors, il faut réaliser l’un des tests d’entraînement proposés pour en avoir, là-aussi, une estimation. Pour le reste, l’ensemble des données classiques est présent et largement suffisant.

Pour votre parcours, suivez les gros chevrons noirs !

Cartographie et navigation
Les cartes d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Asie, d’Océanie et d’Amérique du Sud sont préchargées dans l’appareil. Les cartes de la Russie, de l’Asie et de l’Afrique peuvent être téléchargées gratuitement à l’aide du Wi-Fi. Pour ne parler que de la France, les routes sont extrêmement précises et fidèles pour une navigation facilitée. Les indications apparaissent en gros sur l’écran, la carte zoome sur les intersections, les LEDs clignotent… tout est fait pour ne pas se rater sur un itinéraire préchargé, d’autant plus que la navigation est clairement indiquée par de gros chevrons noirs ou bleus lorsque vous vous êtes trompé de route pour rejoindre votre tracé. C’est dans cette partie que l’on retrouve plusieurs nouvelles options de navigation :

Aller sur le parcours, pour rejoindre un itinéraire importé d’une application tierce ;

Revenir sur le parcours, pour remettre le cycliste sur le bon chemin s’il s’est trompé de route, avec cependant un léger temps de latence rencontré à plusieurs reprises ;

Emmène moi à, qui permet de sélectionner un lieu sur la carte et de s’y diriger, une option très pratique à utiliser avant de partir mais aussi et surtout en plein entraînement. Pour cela, une cible placée sur la carte se déplace de haut en bas et de gauche à droite pour trouver le lieu de votre choix ;

Lieux enregistrés, pour garder en mémoire des emplacements où l’on passe régulièrement afin de gagner du temps ;

Itinéraire vers départ, le Roam trouve alors le moyen le plus court pour retourner au point de départ de votre sortie ;

Enfin Revenir en arrière, une option qui inverse votre itinéraire pour revenir au point de départ. Et quand on dit qui « inverse », il faut l’entendre littéralement, c’est-à-dire qu’il nous est arrivé que le Roam nous indique de prendre des routes en sens interdit puisqu’elles étaient en sens unique à l’aller… Dans plusieurs situations, le Roam a mis du temps avant de nous proposer un itinéraire bis. Dommage et surprenant.

Si ces différentes options sont intéressantes et pratiques, elles ont l’inconvénient de vous imposer une route sans pouvoir indiquer au Roam que l’on veut faire un crochet par tel ou tel point, ou privilégier telle route. L’idéal aurait été que le Roam propose un choix de plusieurs routes pour rejoindre l’emplacement ciblé.

Création d’itinéraires
Wahoo a travaillé sur la navigation en offrant de multiples possibilités pour rejoindre un point déterminé, pour retrouver son chemin ou pour rentrer à la maison. Même si, comme on vient de le voir, ces options ne sont pas totalement optimisées puisqu’elles vous contraignent et ne vous proposent pas d’alternatives. Malheureusement, l’autre point noir de ce nouveau Roam, c’est la création d’itinéraire qui est tout simplement impossible ou presque. Wahoo s’est concentré sur la navigation pure et simple, avec des instructions et informations claires et efficaces, mais la marque a complètement délaissé cet aspect aujourd’hui très important. Impossible en effet de créer un parcours point par point sur la carte via l’application. Impossible de demander au Roam de vous proposer un parcours de 3h et 90 km en partant vers l’Ouest. Il nous a été expliqué que le Roam n’a pas vocation à concurrencer un Garmin 1030 ou un Sigma Rox 12 par exemple. Son placement en termes de tarif limite son offre. Pour créer votre parcours, vous devez donc passer une application externe avant de l’importer dans le Roam. Quelle frustration ! Pour nous, c’est une réelle déception pour une option qui, au tarif de 349,99 €, devrait tout de même être proposée, même dans une configuration simple comme du point par point, via l’application Elemnt Companion. Dans les rubriques : Entraînement => Itinéraires => Aller à… il est possible de poser des points de passages, mais après quelques points, le Roam va optimiser la route et passer outre les points précédemment notés. Un casse-tête.

Importer des tracés, oui. Créer des itinéraires, non.

Applications connectées
Le Roam est compatible avec de nombreuses applications qui permettent soit de créer des parcours, soit de planifier des entraînements : Strava évidemment avec les Strava Live Segments si vous bénéficiez de l’abonnement Premium (maintenant Summit), mais aussi Ride with GPS, Training Peaks, MTB Project, Best Bike Split, Komoot, Today’s Plan, Singletracks… L’intégration de parcours ou de séances à partir de ces applications puis leur synchronisation sont instantanées. En revanche, à l’inverse de Connect IQ pour Garmin, Wahoo ne dispose pas d’application en propre pour personnaliser l’environnement de votre compteur.

Autonomie
Selon Wahoo, l’autonomie du Roam annonce 17 heures, soit autant que l’Elemnt et 2h de plus que le Bolt. Cette estimation est pour nous fidèle à la réalité, nous avons poussé le Roam lors de la première charge totale à 16h15 et lors de la 2e charge 16h, en lui demandant plusieurs recherches de parcours au milieu de chaque sortie pour le faire travailler. Dans une utilisation simple, sans changements ou recherches de nouveaux itinéraires, les 17 heures auraient été largement dépassées. Cela dit, l’indication de charge ne se voit pas sur l’écran principal du Wahoo lorsque celui-ci est en marche. Il faut se rendre dans le menu pour savoir quel pourcentage de charge est encore disponible ou encore dans l’application. De plus, le Roam ne prévient du manque de charge que lorsqu’il est presque prêt à rendre l’âme, ce qui nous a valu à deux reprises de nous retrouver sans navigation et sans données. Rien de grave, bien entendu, mais intégrer la charge de l’appareil sur l’écran de données principales aurait été une bonne idée.

Entraînement
Des séances d’intervalles sont préalablement chargées dans le Roam, mais aussi des sessions inspirées par les entraîneurs du Team Ineos (sprint, montagne ou mixte). De quoi vous entraîner comme un pro et voler dans les pourcentages comme Egan Bernal et consorts. Vous pouvez également les synchroniser depuis Training Peaks ou Today’s Plan, ou encore réaliser l’un des deux tests FTP disponibles. Sympas et ludiques, ces séances ont le mérite d’être là, mais elles ne sont pas nombreuses et ne sont pas personnalisables. Rien ne vaut une bonne séance conçue par vos propres soins à importer d’une application tierce (là-encore).

Prix
Le nouveau Wahoo Roam est disponible au tarif de 349,99 €. À ce prix, le pack contient l’unité Roam, deux supports (un support déporté avant pour le cintre et un support de potence avec trois colliers rilsan) ainsi que le câble de recharge par port USB. Si vous souhaitez un capteur de cadence, il faudra débourser 39,99 € supplémentaire (RPM Cadence) et 79,99 € pour le brassard de fréquence cardiaque optique bluetooth et ANT+. Soit 470 € si vous avez besoin ou envie de vous équiper maison.

Conclusion
On ne va pas se mentir, on attendait avec impatience le test de ce nouveau compteur, mais au final des petites déceptions l’emportent. Certes, l’écran couleur est agréable et l’effort a été mis sur les outils de navigation, mais il nous reste comme une impression d’inachevé. Ces outils de navigation imposent des routes alors qu’ils devraient proposer des alternatives et il est impossible de créer son propre parcours sans passer par une application tierce. Ce n’est évidemment pas insurmontable, mais à nos yeux, c’est vraiment dommage car les bons points sont nombreux. Or, quand on parle de « liberté d’explorer » ou de « faire de chaque parcours à vélo une nouvelle aventure », il y a comme un sentiment de liberté bridée.

WAHOO Roam
*****

Les + : écran couleur, options de navigation, intégration, ergonomie de l’interface, précision GPS, connectivité
Les – : création d’itinéraires, pas d’alternatives dans le choix d’un tracé, altimètre

GPS avec fonctions de navigation étendues
Cartes Amérique du Nord, Europe, Asie, Océanie et Amérique du Sud préchargées
Satellites : GPS, Glonass, BeiDou, Galileo et QZSS
Connectivités : Bluetooth, ANT+, Wi-Fi et ANTI+ FE-C Control
LEDs Quicklook (2 rangées)
Dimensions : 58,4x89x17,8 mm
Autonomie : 17 heures
Écran couleur avec verre Gorilla
Capteur luminosité ambiante
Taille écran : 2.7 pouces
Poids : 93,6 g
Résistance à l’eau IPX7 (jusqu’à 152 cm)
Montages inclus : avant déporté et potence
Compatibilité iOS et Android
Application Elemnt Companion
Segments Strava Live
Intégration de logiciels (Strava, Best Bike, Split, Komoot, Ride With GPS…)
Notifications, appels et SMS
Suivi en directement
Contrôle du hometrainer Kickr
Prix : 349,99 €

Contact : www.wahoofitness.com

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Pierre-Maxime Branche

- 41 ans - Journaliste professionnel depuis 2004 en presse sport spécialisée et information générale. - Pratiques sportives actuelles : triathlon & fitness. - Instagram : pierre_maxime_branche

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