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Il est loin le temps, dans le début des années 2000, où la firme suisse détonait avec ses cadres en tubes de carbone assemblés via des raccords « Skeleton ». Les techniques de conception ont évidemment changé, et comme beaucoup de marques, les disques ont fait leur apparition. Sorti il y a un an, le Timemachine Road est une évolution du Timemachine, mais destiné lui à la route. Comme son proche cousin, il est axé sur la vitesse.
Texte et photos : @3bikes.fr
Le design et l’aérodynamisme sont deux éléments chers à BMC. Preuve en est avec le Timemachine Road, directe évolution du vélo de contre-la-montre de la marque suisse mais pensé pour la route.
Avec le système ICS (Integrated Cockpit System), BMC axe tout vers l’intégration des éléments depuis le poste de pilotage. En clair, il n’y a absolument rien qui dépasse. Le cintre est disponible en trois largeurs (40, 42 et 44) et la potence en quatre longueurs (de 100 à 130 mm). Les bagues et le capot sous la potence sont conçus pour faire passer les durites et les câbles électroniques.
BMC a poussé l’intégration au maximum, pour favoriser l’aérodynamisme évidemment, en intégrant également le support de compteur. Toujours du côté des réglages, la tige de selle (190 g) offre trois positions pour le placement de la selle, à 0,15 et 30 mm.
Mais ce qui attire le plus l’œil, c’est l’intégration des portes bidons et des bidons. On constate que les tubes ont été pensés pour y ajouter les éléments d’hydratation ainsi qu’une « box » sous les bidons, pour accueillir le kit de réparation. Cette technique est largement utilisée en triathlon aujourd’hui, soit via des systèmes intégrés ou des éléments additionnels. Ici, une petite sacoche est fournie pour la boite avec deux démonte-pneus, une chambre à air, une cartouche de CO2 et son embout, ainsi qu’un multi-outils. Si tout est bien calé, rien ne bouge, rien ne s’entend.
Aussi, sous le bidon du tube diagonal, on trouve la commande pour le système Shimano Di2. Enfin, pour en terminer avec l’intégration et l’aérodynamisme, on trouve également un déflecteur au niveau du disque sur le fourreau de fourche. Et ce afin de réduire encore la trainée aérodynamique et de limiter les effets néfastes provoqués par l’étrier de frein.
Comme tous les avions de chasse, le Timemachine dispose de technologies non visibles à l’œil nu
Comme tous les avions de chasse, le Timemachine dispose de technologies non visibles à l’œil nu. Le TCC (Tuned Compliance Concept) notamment, permet d’optimiser la souplesse verticale à des points stratégiques. BMC a donc travaillé sur les fibres des fourreaux de fourche et des haubans sans compromettre la rigidité de l’ensemble.
Le cadre est disponible en six tailles correctement étagées (980 g en taille 54 et 410 g pour la fourche). On peut y monter des pneus allant jusqu’à 28 mm, ce qui explique notamment que les bases ne soient pas plus longues que 410 mm. Cette particularité permet au Timemachine de rester cohérent dans son objectif d’aérodynamisme et de performance.
Sur la route
Pas besoin de chercher du confort où il n’y en a pas, le Timemachine Road est réellement destiné à la vitesse, le reste est hors sujet et il ne fait pas dans le détail. Malheureusement, le point faible du vélo, selon nous, tient dans le manque de rigidité du poste de pilotage intégré. Cela dénote immédiatement, c’est sensible dès les premiers tours de roue et cela nous poursuit sur le reste de la sortie. Pour les puristes et les plus pointilleux, cet élément sera à changer, même si le cintre offre un certain confort avec les mains en bas.
Fort heureusement, ce détail sait se faire oublier par la suite. En partie parce qu’il s’équilibre avec la bonne rigidité de l’ensemble. De fait, il apporte un petit élément de confort sur l’avant, ce qui n’est finalement pas un luxe.
Nous avons donc affaire à un vélo rigide, stable, droit.
Pour le reste, nous avons donc affaire à un vélo rigide, stable, droit. L’emploi de freins à disque, et donc d’axes traversants, renforce encore cette impression. Toutefois, le travail apporté sur le triangle arrière et la fourche permettent de sentir une certaine union, et c’est tant mieux car le risque de ce type de montage réside toujours dans le déséquilibre induit par la présence d’un système de freinage sur les axes de roues. Mais le Timemachine Road est un vélo pensé avant tout pour les disques, il se comporte donc comme sa nature lui indique.
Avec ces tubes aéro et les jantes de 60 mm, le BMC ne nous a pas « embarqué » outre mesure avec le vent. Petit gabarit ou non, le Timemachine est assez facile à vivre de ce côté-là et se pilote aisément, en entrée comme en sortie de virage. Une fois le freinage à disque dompté, il suffit d’attaquer franchement, la roue avant se place, le reste suit et le grip des pneus fait le reste. Avec une section inférieure d’ailleurs, on n’y perdrait que très peu en accroche, mais on y gagnerait terriblement en rendement.
Pour le reste, malgré sa rigidité, le vélo n’est pas « un rail », même si au démarrage il peut se révéler un poil poussif. La condition physique et le gabarit de l’utilisateur jouent alors beaucoup. Mais il reste dans l’axe. Difficile toutefois d’apprécier son aérodynamisme en roulant, mais force est de constater que l’effet de lame, sur laquelle rien ne dépasse, est appréciable, au moins dans la tête.
En roulant, on regarde surtout la route, et les adversaires bien évidemment. Mais l’ouïe est aussi un autre des sens développés sur le vélo et il nous a semblé entendre un léger bruit au niveau de la box de rangement. C’est le risque avec ce type de système. Même très pratique, tout doit être parfaitement calé pour ne pas être dérangé. Et, de fait, pour ce coup-là, c’était de notre faute !
Attaquer, relancer, sprinter. Le Timemachine a réellement ça dans le sang.
Attaquer, relancer, sprinter. Le Time Machine a réellement ça dans le sang. Il est taillé pour les rouleurs et les triathlètes spécialistes des courtes distances. Ces derniers pourraient d’ailleurs être handicapés par le fait qu’aucun système de fixation n’existe pour placer des prolongateurs sur le cintre. Il faudra donc le changer.
Mais attention, nous avons eu la possibilité d’essayer cette version très haut de gamme du BMC. Affiché à 7,5 kg, il peut s’alourdir nettement, comme toutes les machines à freins à disque, avec un équipement inférieur. La différence peut donc être notable et la déception à la hauteur de l’écart de tarif. Mais une chose est claire, le Timemachine Road n’est pas à mettre entre toutes les mains, et pas indiqué pour partir en promenade.
Reste son prix, extrêmement élevé. Notre vélo d’essai atteint la barre des 12 000 € et seuls trois modèles sont disponibles, tous en transmission électronique naturellement. Pour info, vous ne pouvez utiliser le BMC avec la box de rangement sur une épreuve UCI, mais il est naturellement possible en triathlon. A 4 199 € le module seul, il parait également compliqué de monter un Timemachine abordable car on ne peut pas utiliser de transmission traditionnelle. Beaucoup diront que la technologie et l’innovation ont un prix. Nous ajouterons que la passion en a également un.
BMC TIMEMACHINE ROAD |
Note : ***** Les + : technologie, aérodynamisme, système tout intégré, comportement agressif du vélo. Les – : prix très élevé, pas compatible en transmission mécanique, cintre qui manque de rigidité. Cadre et fourche : Timemachine Road. Géométrie : 47 51 54 56 58 61 TT : 520 535 550 560 575 590 St : 480 518 548 568 588 611 HT : 88 113 135 150 170 196 Reach : 373 381 390 395 405 413 Stack : 496 520 540 555 574 598 RC : 410 410 410 410 410 410 SA : 73,5° 73,5° 73,5° 73,5° 73,5° 73,5° BMC Timemachine Road 01 one (notre modèle d’essai) : 11 999 € Contact : www.bmc-switzerland.com |
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