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À l’heure où le freinage à disque nous ferait presque oublier le plaisir de rouler avec un vélo hyper léger, Factor réussit l’exploit de combiner un cadre au poids plume avec cette technologie et ses contraintes. Le résultat avec ce nouvel O2 VAM : un cadre à 640 g et un vélo complet à 6,5 kg complet sans équipement exotique. Un vélo pour s’envoler dès que la route s’élève que nous avons pu tester en exclusivité.
Par la rédaction de 3bikes.fr – Photos : @3bikes.fr
VAM signifie dans le milieu du vélo ou du trail « Vitesse Ascensionnelle Moyenne », une donnée bien plus parlante pour ceux qui affrontent la montagne que la vitesse de déplacement ou le pourcentage de la pente pris isolément. La VAM se traduit en mètres d’altitude gagnés par heure et dépend du niveau de l’athlète ou de ses capacités de grimpeur. Pour Factor, lier cet acronyme au modèle O2 (comme Oxygène et qui évoque déjà la légèreté) qui est déjà en soi un vélo pour grimper, presque en opposition au modèle One destiné à fendre le vent, en devient quasiment un pléonasme.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’avec cet O2 VAM, la marque a cherché à remplir plusieurs objectifs : concevoir un cadre au poids très léger et au rapport rigidité/poids le plus favorable possible, tout en maintenant les qualités de pilotage nécessaires à une utilisation facile et confortable. Ce nouveau cadre très haut de gamme est proposé pour freins à disque ou pour freins à patins et s’affiche respectivement à 640 et 620 g. De quoi se monter un vélo très léger sans trop forcer sur le choix du matériel.
Une longue expérience
Il convient de le rappeler : bien que la marque Factor soit assez jeune, l’expérience de Rob Gitelis, son propriétaire principal, n’est plus à démontrer. Le Britannique, installé depuis 25 ans à Taïwan, dirige une usine qui a fabriqué pour Scott, Zipp, Enve, Canyon, Argon 18 ou Cervélo, avant de ne se consacrer qu’à Factor depuis peu. Derrière le fameux projet du Cervélo R5 California (un cadre ultra léger à 700 g) en 2010, c’était lui ! C’est fort de cette expérience et de la proximité entre les bureaux d’études et la production qu’a pu être conçu cet O2 VAM.
Grâce aux données collectées depuis le lancement du premier O2 il y a trois ans, Factor a poussé loin l’optimisation de la conception du cadre.
Grâce aux données collectées depuis le lancement du premier O2 il y a trois ans, et avec lequel Romain Bardet a notamment terminé troisième du Tour de France en 2017, Factor a poussé loin l’optimisation de la conception du cadre.
D’abord, pour utiliser le moins de matériau possible sans perdre de rigidité ou de qualité de roulement ; ensuite, en travaillant sur les couches de carbone et sur le type de fibres en fonction de la surface et de la forme du cadre ; enfin, en utilisant une technologie de moulage issue de l’aérospatiale avec des mandrins internes encore plus sophistiqués pour un compactage optimal du carbone et une surface plus lisse, avec l’élimination du moindre surplus de résine, pour un composite à la fois plus résistant et plus léger.
Air de famille
Toujours très classique au niveau de son profil (c’est ce qui séduit d’ailleurs de nombreux cyclistes croisés sur la route), l’O2 VAM conserve un air de famille évident avec la première version. Mais il évolue tout de même en termes de géométrie, avec des cotes plus adaptées à la compétition selon Factor, un cheminement des câbles qui simplifie le montage et la fluidité de fonctionnement, un port de jonction qui le rend compatible avec les transmission mécaniques et électroniques, un tube de selle et des bases qui autorisent le montage de pneus jusqu’à 30 mm de section, et une coupelle de jeu de direction désormais intégrée en carbone et qui rend la jonction avec le poste de pilotage (ici monocoque en carbone) plus nette.
Disponible pour freins à disque et pour freins à patins, cette dernière version adopte désormais le standard de fixation Direct Mount. Du côté de la boîte de pédalier, toute la zone a été redéfinie au niveau des dimensions et de la forme, avec un agencement spécifique pour chaque taille de cadre afin de garantir un comportement identique et surtout conserver la maniabilité et la stabilité du vélo. Pour optimiser le poids, ce O2 VAM ne sera proposé qu’avec cette finition Carbon Naked-UD, qui laisse d’ailleurs apparaître les différentes superpositions de couches de carbone, selon l’angle de vue.
Un mot sur l’équipement
À cadre haut de gamme, équipement en conséquence, même si l’importateur n’a pas cherché ici à pousser le bouchon trop loin. Groupe complet Shimano Dura-Ace Di2 à disque donc, poste de pilotage monocoque siglé Factor mais d’origine Black Inc., roues Black Inc. Thirty à pneus, et pneus Vittoria Corsa en 25 mm. Le vélo fait 6,5 kg, mais on a la sensation que les 6 kg sont atteignables sans trop de difficulté, avec des roues à boyau ou un pédalier carbone par exemple. Avis aux amateurs ! Avec ce poids, vues la finesse des tubes et la finition, le test sur les routes du Vexin nous fait saliver d’avance.
Un grimpeur ailé
La première impression est la bonne : le Factor O2 VAM est un pur vélo de grimpeur. Le premier passage en danseuse nous le rappelle immédiatement. Le faible poids et une certaine forme d’élasticité de la machine telle qu’elle est montée font ressentir immédiatement cet effet aérien d’un vélo taillé pour les ascensions. Alors nous n’allons pas parler d’un manque de rigidité, surtout que le cadre n’en manque pas, mais plutôt d’un côté vif et bondissant du vélo, et de roues un peu moins bridées que celles que nous utilisons habituellement. Il en est de même avec le poste de pilotage, qui n’est pas le plus rigide du marché, même si très confortable par ailleurs avec la prise en main qu’il permet. Les relances en danseuse mettent en avant une douille de direction assez libérée et réactive, ce qui favorise un maniement du guidon très fluide. Au niveau du boîtier de pédalier, on sent un léger effet ressort en pédalant en force. Le vélo file droit, mais on profite d’un léger fouetté au niveau du triangle arrière, qui semble participer à propulser le vélo vers l’avant dans les pentes les plus difficiles.
La tendance se confirme après ces premiers coups de boutoir. C’est une fois assis, et naturellement toujours dans les bosses, que l’effet est le plus spectaculaire. Le triangle arrière procure aussi une sorte d’effet « retour d’énergie ». Un coup de boost sensible qui laisse supposer que les fins de parcours après de grosses journées en montagne pourraient être moins difficiles. Ce vélo serait un allié de taille dans l’ascension de l’Alpe d’Huez à la fin de la Marmotte. On y apprécierait alors son côté ultra tolérant si les jambes venaient à manquer.
Ce vélo serait un allié de taille dans l’ascension de l’Alpe d’Huez à la fin de la Marmotte. On y apprécierait alors son côté ultra tolérant si les jambes venaient à manquer.
Bien que très stable et rassurant en prenant de la vitesse, le vélo semble en revanche manquer de consistance sous la pédale et sur le plat quand on commence à baisser les dents (en dessous du 15 dents peut-être). Ce vélo n’est pas pour les gros rouleurs ou les purs sprinters, même si la marque précise bien qu’il n’y a ni limite de poids ni limite d’équipement pour utiliser l’O2 VAM. Disons qu’il y a mieux pour cela, ne serait-ce que chez Factor avec le One.
Dans les descentes, les trajectoires restent tranchantes et précises. Le vélo maintient bien son cap même lorsqu’on prend de l’angle. Aucun problème de pilotage comme cela arrive parfois avec les vélos trop légers : la direction ne semble jamais flotter et le vélo louvoyer. Le freinage est efficace, comme on pouvait si attendre. Dans des descentes rapides, avec des freinages appuyés ou dans les courbes resserrées, le toucher des manettes Dura-Ace est très sécurisant. La fourche est précise sur le plan longitudinal. Aucun flottement ni broutage n’est à constater. Et il faut vraiment attendre de gros freinages pour entendre les disques frotter contre les étriers pendant quelques hectomètres.
En revanche, même avec les pneus Vittoria Corsa de 25 mm, le confort vertical laisse un peu à désirer. Une impression très sensible sur un mauvais bitume qui lui enlève des points dans le cas d’une utilisation sur de longues distances. Dommage donc que le triangle arrière semble de ce côté-là plus raide que lorsqu’il s’agit de bénéficier de ce fameux fouetté qui participe à la propulsion.
Quel que soit le terrain, il est toujours possible de muscler le jeu de l’O2, avec des roues comprenant des jantes de 50 mm par exemple. Cependant, si les axes traversants de cette version à disque permettent d’apporter un peu de rigidité supplémentaire, les roues Black Inc. de 35 mm sont ici parfaitement à leur place et se marient subtilement aux propriétés dynamiques du cadre, en tout cas dans le but d’effacer du dénivelé.
Grimper longtemps, se faufiler dans un peloton ou relancer sur des bosses courtes, l’O2 VAM sait le faire. Il est le compagnon idéal des coureurs vifs ou des cyclosportifs en recherche de sensations aériennes. Dans cette configuration, c’est un vélo typique pour de longues virées escarpées, mais peut-être un peu trop spécifique pour ceux dont les plaisirs se situent dans les courses rapides sur terrain plat. Dans ce cas, le Factor One est là pour cela.
=> VOIR AUSSI : Test du Factor One
FACTOR O2 VAM |
Note : ***** Les + : le poids, la finition, le comportement aérien, le freinage, la stabilité Cadre : Factor O2 VAM monocoque carbone fibres TexTrem / Toray, roulements Ceramic Speed
Prix du kit cadre : 5 499 € |
Contact : www.factorbikes.fr |
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