Partager la publication "Tro Bro Cyclo : L’enfer en terre cycliste"
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Appelez les « ribin » (prononcez ribine) et ribinoù au pluriel. Ce sont des chemins de terre, connus dans le Nord Finistère et rendus populaires par le Tro Bro Leon dans les années 80. Au départ réservé aux amateurs, la course est, depuis 1999, ouverte aux professionnels. Cette année à Lannilis, l’Italien Andréa Vendrame (Androni) a remporté l’épreuve le lundi de Pâques. Nous avons participé, la veille, à la cyclo, longue de près de 120 km et regroupant les principaux secteurs.
Par Sylvain Pigeau – photos et vidéos : @3bikes
Cette course hors du commun est parfois surnommée « l’enfer de l’Ouest » en rapport avec l’enfer du Nord, à Roubaix. Mais les comparaisons avec la reine des classiques s’arrêtent là. Ce sont deux courses très singulières. L’une avec des secteurs pavés, ses histoires et ses légendes. L’autre avec son palmarès, conséquent également et son patrimoine. Frédéric Guesdon et Jacky Durand s’y sont notamment imposé.
De plus, les ribinoù font partie de la difficulté de la course et des moments les plus stratégiques. Le vent, les successions de bosses, la longueur de l’épreuve (200 km), donnent au « Tro Bro » l’étiquette d’une épreuve professionnelle très difficile, à part. Aujourd’hui beaucoup de coureurs aimeraient inscrire leur nom à son palmarès mais les hasards du calendrier font également que beaucoup de têtes d’affiche ne se risquent pas à partir dans l’Ouest à Pâques.
Les organisateurs ont lancé la cyclo il y a une dizaine d’années, ainsi que deux déclinaisons avec la gravel (69 km) et la vintage (28 km). D’une longueur de 120 km, elle permet de franchir les principaux secteurs et la partie la plus belle de l’épreuve, à l’extrême Ouest de la Bretagne. La côte escarpée, les plages, le vent, l’essence même de la Bretagne, avec ses spectateurs et son ambiance, en font une épreuve atypique et exceptionnelle.
D’une longueur de 120 km, elle permet de franchir les principaux secteurs et la partie la plus belle de l’épreuve.
Sans classement, la course dispose tout de même de sas de départ par pelotons d’environ 100 coureurs, et ce, afin d’éviter les bouchons et les éventuels problèmes à l’entrée des ribinoù. Toutefois, à l’avant, dans le premier peloton, les coureurs se font « la guerre ». Pas de classement, pas de vainqueur à l’arrivée, mais l’ambiance est bon enfant, et chacun cherche à se jauger sur les secteurs.
Côté matériel
Nous avions fait le choix de pneumatiques Continental 4 season gonflés à six bars. C’était trop pour les ribinoù très empierrés. 5,5 voir cinq bars auraient suffi, Malheureusement avec une section de 23, c’était impossible et descendre en dessous nous aurait fait prendre le risque de taper avec la jante. Nous préconisons donc une section de 25 mm, ou davantage, et une pression en dessous des six bars. Et si possible, avec des boyaux. Sur certains secteurs, le gravier est très dense et il faut jouer les équilibristes pour ne pas déraper.
A partir de la ribin numéro 9, cinq secteurs s’enchaînent. Avec, dans certains cas, des légères descentes et des virages serrés. Il faut rester attentif et prendre garde à bien placer ses roues. Dans un groupe, vous devez vous lancer les yeux fermés et faire confiance aux coureurs qui vous précèdent. Mais bien sur, l’idéal est d’entrer en tête sur les secteurs pour avoir le choix des trajectoires. Cette année, le terrain sec offrait l’inconvénient de lever beaucoup de poussière. Donc à la fin d’un groupe de 50 coureurs, s’il n’y a pas de vent, c’est le blackout.
Nous préconisons donc une section de 25 mm ou davantage et une pression en dessous des six bars.
Le but est de garder une certaine souplesse et de l’adhérence tout en essayant de limiter les crevaisons. Le terrain de cette édition était sec, la pression peut varier en cas de pluie et de boue. Toute la difficulté réside donc dans le choix de la pression des pneumatiques.
Le secteur de la ferme (18), est le point stratégique de l’épreuve professionnelle. Le plus difficile également avec un passage sous un tunnel en faux plat descendant et une montée vers la dite ferme après un virage à gauche, à angle droit. Mais ce tronçon, emprunté par les pros à deux reprises dans le final, n’est pas présent sur la cyclo, mais uniquement sur la gravel et la vintage.
Côté braquets vous pouvez partir sans problème avec une combinaison classique 53×39 et une cassette 11-28, ou vos braquets habituels.
La difficulté réside dans la longueur de l’épreuve (un peu moins de 120 km sur Strava), le vent (Nord Est cette année) et les enchaînements de bosses assez casse pattes. Toutefois les groupes formés rapidement permettent de passer une matinée relativement tranquille, il y a toujours des roues pour rouler et des amis pour échanger.
À 15 € l’engagement en ligne et 20 € sur place, le rapport qualité prix est correct. T-shirt de l’épreuve et repas à l’arrivée sont au programme mais, il n’existe qu’un seul ravitaillement, très simple, sur le parcours après environ 80 km. Cette année la météo était de la partie même si le vent de Nord-Est nous a compliqué la tâche sur le bord de mer.Mais sous un soleil exceptionnel, une température douce (environ 15 degrés) et les premiers spectateurs de la course des pros déjà en place pour nous encourager, Eole s’est vite fait oublier.
La Tro Bro Cyclo 21 avril 2019 Lannilis (Finistère), 120 km, 16 « ribinoù » (secteurs empierrés). 27 chez les pros. |
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