Blessure : peut-on se claquer en pédalant ?

Par Pierre-Maxime BRANCHE. Photos : Cannondale-Ale Di Lullo

Avant de parler « claquage », rappelons d’abord les différents stades d’accidents musculaires pour plus de clarté : le premier stade, c’est la crampe, le deuxième la courbature, puis vient la contracture, ensuite l’élongation et enfin le claquage ou la déchirure où l’on observe une rupture partielle ou totale de certaines fibres musculaires.
Un claquage nécessite un traumatisme direct comme un choc ou indirect tel qu’un démarrage vif, un effort très violent que l’on ne rencontre que très peu dans le vélo. Le cycliste est plutôt sujet à des contractures ou des élongations. Sur des démarrages brusques, des sprints, lorsque l’on n’est pas suffisamment échauffé et que l’on commence à forcer brutalement ou alors quand on n’a pas encore une bonne condition physique pour faire des efforts violents, il est possible d’engendrer des élongations ou des contractures. Les claquages sont plutôt rencontrés en course-à-pied ou dans les sports collectifs. Ils obligent à stopper l’effort et un hématome apparaît dans les 24 à 48 heures.

Attention aux anomalies posturales


En revanche, les tendinites sont plus fréquentes. Les mauvaises adaptations de l’homme à la machine sont sources de tendinopathies que l’on appelle aussi des technopathies, car il y a un phénomène technique qui rentre en compte. Avant de traiter une tendinite chez un cycliste, il faut le voir pédaler sur son vélo pour déceler les anomalies posturales, par exemple les sujets qui ont une jambe plus courte que l’autre et qui, par conséquent, pédalent de travers. On sait qu’à plus ou moins long terme, ces anomalies entraînent des tendinopathies car le squelette, notamment l’appareil musculo-tendineux, ne travaille pas de manière optimale. À force de répéter un « mauvais » cycle de pédalage, cela engendre des micro traumatismes et donc des tendinites qui imposent parfois l’arrêt complet de l’activité.


Plusieurs semaines d’arrêt

Victime d’un claquage, n’espérez une guérison avant plusieurs semaines, voire jusqu’à trois mois selon la gravité. Le claquage impose un arrêt complet et engendre, en plus de l’hématome, une claudication donc une gêne fonctionnelle importante pour la vie de tous les jours, en dehors de tout effort sportif. Une élongation est beaucoup moins embêtante : il faut observer un repos d’environ quinze jours pour le muscle concerné. Avec des soins médicaux et une kinésithérapie adaptée, on guérit totalement après deux à trois semaines.

Les étirements sont une bonne prévention des lésions
car ils assouplissent les fibres musculaires
pour qu’elles s’adaptent à la brutalité des efforts demandés.

Étirez vos ischios-jambiers


Certains muscles sont plus à risque que d’autres. Le quadriceps est le muscle le plus utilisé chez le cycliste, mais il est malgré tout rarement touché, au contraire des ischio-jambiers qui sont souvent très raides du fait d’un manque d’étirements post entraînement. Très souvent oubliés, ils représentent pourtant une bonne prévention des lésions musculaires. Régulièrement pratiqués chez les footballeurs et les athlètes, mais malheureusement moins chez les cyclistes, ils permettent d’assouplir les fibres musculaires pour qu’elles s’adaptent à la brutalité des efforts demandés. Moins de risques de blessure pour plus de performance, c’est tentant, non ?

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Pierre-Maxime Branche

- 41 ans - Journaliste professionnel depuis 2004 en presse sport spécialisée et information générale. - Pratiques sportives actuelles : triathlon & fitness. - Instagram : pierre_maxime_branche

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