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Fournisseur officiel de la Fédération Française de Cyclisme depuis 2014, la Maurienne a accueilli l’Équipe de France Espoirs route du 6 au 11 janvier dernier au centre de vacances La Bessannaise, à Bessans (73). Entre préparation physique générale, randonnée raquettes, ski de fond et biathlon, les Bleuets, dont le groupe est cette année presque totalement renouvelé, ont pu faire connaissance en dehors de leur terrain de prédilection. Objectif cohésion d’équipe par -18 degrés. Entretien avec Pierre-Yves Chatelon, entraîneur national des Espoirs (19-22 ans) depuis 2013.
Propos recueillis par Pierre-Maxime BRANCHE. Photos : InYellow LB
3bikes.fr : Regrouper des coursiers à la montagne en janvier, est-ce la bonne solution pour gagner sur la route en juillet ?
Pierre-Yves Chatelon : Oui, et c’est même essentiel dans un programme de saison, d’autant plus avec un groupe renouvelé à près de 90 % comme celui des Espoirs cette année puisque la plupart des têtes d’affiches de l’an dernier est aujourd’hui passée chez les pros. C’est un moment important pour ce qui va se passer au cœur de leur saison et cela avait été le cas en 2016 avec la victoire de David Gaudu (aujourd’hui professionnel chez Groupama-FDJ, ndlr) lors du Tour de l’Avenir au mois d’août. Je pense que, collectivement, cette victoire s’était déjà construite au cours du stage hivernal au mois de janvier où les gars avaient évolué ensemble sans contexte de compétition, sans pression, et où il s’étaient serrés les coudes pour lutter contre les éléments. C’est un moment fondateur et de partage.
3B : En pleine saison, les stages ont une autre teneur ?
P.Y.C : L’approche de groupe est toujours présente, mais on est plus centré sur une préparation d’objectif comme un Championnat d’Europe, un Mondial ou encore le Tour de l’Avenir. On se retrouve trois ou quatre semaines avant la course pour procéder à des repérages techniques sur les circuits qui sont proposés, comme par exemple l’étape de montagne du Tour de l’Avenir.
« Nous recherchions un gros volume de foncier, ce contrat est rempli
avec de l’entraînement biquotidien durant les quatre premiers jours. »
3B : Quel était votre objectif durant ces six jours de rassemblement au centre de vacances La Bessannaise en Haute Maurienne Vanoise ?
P.Y.C : Le staff poursuivait des objectifs de deux ordres. D’une part, la préparation physique générale avec une semaine sans vélo pour changer de la saturation et de la fatigue qui peut s’installer au cœur de l’hiver après la reprise et ce même si c’est le début de saison. Nous recherchions tout de même un gros volume de foncier, et ce contrat est rempli avec de l’entraînement biquotidien durant les quatre premiers jours. Les coureurs ont très bien travaillé physiquement et dans de bonnes conditions même s’il a fait très froid, jusqu’à -18 degrés le dernier jour. Cela leur permet aussi de s’aguerrir et de s’endurcir face aux conditions climatiques difficiles qu’ils peuvent rencontrer en compétition durant la saison. D’autre part, nous voulions créer et renforcer la cohésion du groupe. Encore une fois, l’effectif a été presque totalement renouvelé. Cet objectif est aussi atteint car le groupe a très bien vécu ensemble, bien aidé par l’absence de télévision dans les chambres et par une connexion Internet difficile qui ont favorisé ces moments de partage.
3B : Le ski de fond et le biathlon étaient voués à renforcer cette cohésion ?
P.Y.C : Oui, car les jeunes ont bénéficié de séances pédagogiques autour de ces disciplines sur les deux premières journées qui ont lissé les niveaux forcément hétérogènes, notamment en ski de fond. Cela leur a permis ensuite d’évoluer en groupe. C’était d’ailleurs assez drôle de voir des coursiers skier en peloton.
3B : Retrouve-t-on sur les skis les personnalités de chacun sur le vélo ?
P.Y.C : Les axes forts des différentes personnalités ressurgissent assez vite, même au travers d’activités qu’ils n’ont pas l’habitude de pratiquer. Les gars accrocheurs et battants sur un vélo, ça se retrouve sur les skis. Ceux qui sont très compétiteurs et qui ont la gnaque pour gagner, ça se remarque par exemple au tir : lorsqu’une balle est loupée il y a tout de suite la volonté de faire mieux au tir suivant.
3B : Une semaine sans toucher au vélo alors que la saison commence en février, n’est-ce pas problématique ?
P.Y.C : Même si l’entraînement moderne fait qu’aujourd’hui les coureurs attaquent très tôt leur reprise, dès la mi-novembre pour les pros, et qu’il impose un gros mois de décembre en termes de volume d’entraînement, ce n’est pas du tout un problème. Chez les plus jeunes, en amateurs ou en Espoirs, ce n’est pas rédhibitoire de faire quatre ou cinq jours sans pédaler, si l’on maintient une bonne activité foncière. Ce qui est important en janvier, c’est le volume d’entraînement.
3B : Quel est le programme de courses de ce début de saison ?
P.Y.C : Nous nous retrouverons pour un nouveau stage à Calpe en Espagne début février avant de nous rendre au Tour du Rwanda fin février. Auparavant, nous participions au Tour La Provence ou encore aux Boucles Drôme-Ardèche, mais le niveau était trop relevé et les distances un peu longues pour nos coureurs. Cette année, nous avons la chance d’être invités sur cette épreuve au Rwanda qui passe en 4.1 et qui accueillera donc des équipes professionnelles comme Direct Énergie, Delco Marseille Provence ou encore Astana. Ce sera une belle épreuve de début de saison pour préparer les premières classiques de la Coupe des Nations Espoirs qui arriveront un peu plus tard en mars et avril avec par exemple Gand-Wevelgem ou le Tour des Flandres.
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