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Le froid diminue les performances à vélo, et pas seulement à cause du manque d’entraînement hivernal. Explications.
Par Guillaume Judas. Photos : PeDALED – RH+
En plus d’être désagréable et d’avoir un impact sur notre motivation, le froid diminue nos performances instantanées en raison de plusieurs adaptations physiologiques aux conditions extérieures. Des conditions qui influent également directement sur notre pénétration dans l’air. Évidemment, la première des raisons qui nous rend plus lents au plein cœur de l’hiver demeure une diminution du volume et de la qualité de l’entraînement les mois précédents, après une phase de transition bien nécessaire entre deux saisons cyclistes, et une phase de reprise parfois laborieuse. Il n’empêche qu’en fonction des variations de températures, les sensations et la vitesse moyenne peuvent être sérieusement perturbées d’une semaine à l’autre.
De plus, comme sous toutes conditions difficiles, certains organismes s’adaptent mieux que d’autres. Notez que ceux qui semblent plutôt à l’aise dans le froid par rapport à leurs compagnons de sortie sont rarement les mêmes que ceux qui préfèrent la grosse chaleur !
Une fréquence cardiaque plus élevée
Pour lutter contre le froid et préserver en priorité ses organes vitaux qu’il doit maintenir coûte que coûte à la bonne température, l’organisme est fortement sollicité si on lui impose un exercice physique. Pour tenter de compenser, la fréquence cardiaque est plus élevée qu’à l’accoutumée, et l’organisme consomme plus d’énergie qu’en pédalant à une même intensité dans des conditions normales. Les capacités maximales sont limitées par cette élévation superficielle de la fréquence cardiaque, comme elles le sont sous grosse chaleur.
Des muscles moins bien irrigués
Dans le froid, les muscles se contractent moins bien car ils sont moins bien irrigués pour les raisons décrites plus haut. Ils sont donc moins efficaces. Certains sujets à la peau un peu épaisse sur les jambes sont peut-être moins sensibles à ce phénomène que des sujets « affûtés », avec des muscles à fleur de peau. Il faut cependant admettre qu’une vitesse moyenne moins élevée en hiver s’explique aussi par un manque de rythme. En pleine saison, les efforts violents déjà réalisés facilitent l’excitabilité des muscles et leur capacité à produire de petites accélérations, qui semblent si compliquées en hiver.
Une dépense énergétique supérieure
Pour se maintenir à la bonne température dans le froid, l’organisme dépense plus d’énergie et puise donc plus rapidement dans ses réserves. La dépense calorique est plus élevée que dans des conditions normales, tout comme le risque de fringale. L’alimentation liquide et solide pendant l’effort devient donc ici capitale. Non seulement nous roulons moins vite quand il fait froid, mais nous roulons aussi moins longtemps.
Une densité de l’air plus élevée
En dehors de la dénivellation, l’air et le vent sont les principaux freins à l’avancement du cycliste. Un air froid et sec est plus dense qu’un air chaud et humide. Ce qui explique cette sensation de lutter contre un mur invisible sous des conditions anticycloniques et un vent de Nord-Est en plein hiver, alors qu’un léger vent océanique de la même force au printemps est presque insensible. Cela se traduit directement par une résistance aérodynamique plus importante, bien sûr exponentielle avec la vitesse. Nous pouvons d’ailleurs le vérifier directement en utilisant un capteur de puissance. Le vent d’hiver est également directement responsable de la température réellement ressentie, et des mécanismes d’adaptations décrits plus haut. Par 0°, la température ressentie est de -3° lorsque le vent souffle à 10 km/h, -5° lorsqu’il souffle à 20 km/h, ou encore -8° lorsqu’il souffle à 50 km/h !
Des vêtements adaptés au mieux
La tenue vestimentaire a également un impact non négligeable sur la vitesse. Veste plus ou moins ajustée, couvre-chaussures épais, gants longs, etc. modifient notre liberté de mouvement, ainsi que notre aérodynamisme. S’ils ont beaucoup progressé, les vêtements cyclistes d’hiver doivent encore répondre à des besoins souvent contradictoires qui influencent notre confort à l’effort : protection face au froid, au vent et à l’humidité, mais aussi souplesse et respirabilité. Car en fonction de la difficulté du parcours, nous pouvons être amenés à transpirer et à greloter au cours de la même sortie.
Prendre son mal en patience
Faites le dos rond en roulant tout de même régulièrement à votre rythme, et préférez le home-trainer pour des séances plus intenses. Le printemps n’est plus très loin.
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