La Guadeloupe est un petit coin de paradis, à plus de 6 000 kilomètres de la Métropole, accessible par 8 heures d’avion. Un terrain d’entraînement idéal pour les cyclistes et les triathlètes.
Texte et photos : Sylvain PIGEAU
Surnommée Karukera par les Amérindiens et l’île aux belles eaux, l’archipel est composé de cinq îles. La Grande Terre, la Basse Terre, Marie Galante, la Désirade et les Saintes. Oui, la Basse Terre et la Grande Terre sont deux îles bien distinctes, séparées par deux ponts (la Gabarre et l’Alliance). Elles se distinguent aussi par leur relief atypique.
La Grande Terre est une île sèche, balayée par les vents et garnie de champs de canne à sucre (la récolte s’effectue d’ailleurs de février à juin, il faut donc faire attention aux gros tracteurs transportant la canne). Au nord, on trouve sur la façade atlantique, un paysage ressemblant aux falaises bretonnes et normandes. Parfois désertiques, les bords de mer sont magnifiques et surmontés de grandes falaises calcaires.
La Basse Terre quant à elle est montagneuse, elle abrite une épaisse forêt tropicale qui constitue comme le véritable poumon vert de la zone. Très préservée, on trouve le seul volcan de l’île, la Soufrière, point culminant des Antilles (1467 m). Il existe une multitude de traces et de randonnées autour de celui-ci. Pour monter au cratère (pas de danger, le volcan est sous surveillance permanente), vous pouvez vous garer aux Bains Jaunes et suivre la trace. Montée d’1 h 30 environ, prendre vos précautions, vous informer de la météo et prendre des vêtements de pluie.
Il y a peu de routes sur cette île, la principale étant celle qui en fait le tour et l’autre qui la traverse, via le col des Mamelles.
Le terrain est montagneux, un paradis pour grimpeurs, les pentes dépassent régulièrement les 10 %. On y trouve aussi une multitude de culs de sac ou de boucles, souvent en béton, montant sur les pentes de la montagne et de la Soufrière. Ils offrent des pourcentages absolument terribles. Par exemple, la montée sur la section de Village, à Bouillante, est longue de 3 km et son pourcentage minimum est de 15 % !
Une île de vélo
Ces petits bouts de terre, au milieu de la caraïbe permettent de préparer sa saison loin des frimas ou se ressourcer, tout simplement. La période idéale se situe de décembre à mars. Pour les cyclistes de Métropole, ce créneau permet de s’évader et de fuir le mauvais temps. Et sur l’île, c’est la période la plus calme. entre avril et juillet, le temps est très chaud et humide. Entre août et novembre, c’est la période cyclonique.
« La période idéale se situe de décembre à mars. »
De plus, la douceur de décembre permet de passer un séjoursans trop subir la chaleur. Car à partir de fin janvier, la température dépasse régulièrement les 30°, surtout à partir du mois d’avril. L’eau quand à elle varie tout au long de l’année de 26° à 30°.
Randonnées, loisirs aquatiques, balades en bateau, arts culinaires, hauts lieux historiques et une foule de choses à visiter. Des distilleries, quelques musées dont le fameux « Mémorial ACTe » sur l’esclavage, des habitations, des monuments et bâtiments du patrimoine local. Prenez votre temps et dites vous qu’il est impossible de tout faire en une semaine !
Il ne reste ensuite qu’à sortir le vélo de la housse de transport et respirer sur les plaines ventées de la Grande Terre ou d’arpenter la montagne basse-terrienne. Dans les deux cas, les paysages, les couleurs et les senteurs vous laisseront d’inoubliables souvenirs, en plus des gouttes de sueur laissées sur la route !
CIRCUIT 1 : facile (60 km)
Pointe des Châteaux et petit tour en grande terre par le Moule et Douville (environ 60 km). Départ/arrivée : Saint-François. Braquets conseillés : 39×23 pour les coureurs, 34×23 ou davantage pour les cyclosportifs.
Partons de Saint François pour faire un petit tour dans la partie la plus à l’Est de l’île. Prenez la direction du Moule par la longue ligne droite ventée. Vous passerez devant quelques producteurs de fruits et la maison coloniale à Zévalos.
Traversez le Moule et sortez en longeant le bord de mer. Exposé à l’océan Atlantique, il y a régulièrement une forte houle et l’on peut rencontrer des surfeurs. Au loin, les falaises du nord qui ressemblent, à s’y méprendre, à certains bords de mer en Bretagne ou en Normandie.
Le retour s’effectue par les routes traversières à travers les champs de canne. Tournez à gauche en direction de Sainte Anne et de Douville, au niveau de la discothèque « le Shiva ». Continuez tout droit jusqu’à Douville en passant par Bel Etang. En rentrant dans Douville, en haut de la petite côte, tournez à gauche en direction de Bérard. Tout ceci pour éviter la route qui relie Sainte Anne à Saint François, souvent passagère.
On continue par Saint-Charles et Bragelogne pour arriver à Saint-François. Au rond point allez tout droit et descendez vers la plage des Raisins Clairs. Passez par le centre de Saint François et sa très belle place puis prenez la direction de la Pointe des Châteaux. Vous n’aurez d’autre choix que de faire demi-tour au bout, mais le jeu en vaut la chandelle.
Longez les plages à l’abri des mancenilliers jusqu’à la pointe ou vous aurez une très belle vue sur le lointain et la Désirade. La côte escarpée est balayée par les vents et un petit tour à la croix permet d’avoir un point de vue magnifique sur toute la Guadeloupe et l’archipel. Du lever au coucher du soleil, les détails et les couleurs changent sans arrêt et permettent de faire éclater la beauté de l’île.
Aller retour Deshaies de Baie-Mahault.
Braquets conseillés : 39×25 pour les coureurs, 34×25 ou davantage pour les cyclosportifs.
Au départ de Baie Mahault, prenez la direction de Lamentin et Sainte Rose par la nationale. Il est possible de faire le détour par le bourg de Lamentin en partant. Les premiers kilomètres se font dans des vallonnements et des champs de canne. Peu après Lamentin, on commence à voir des points de vue intéressants. Sur la gauche et la montagne tout d’abord, puis sur la droite et sur le Grand cul de sac marin. Les couleurs sont changeantes, les paysages varient également et le bleu turquoise de la mer donne des airs paradisiaques à la sortie.
Le passage à Sainte Rose est tout aussi sympathique, si vous avez le temps, laissez vous aller au détour des petites rues, près de la mer et du petit port.
Continuez la route en direction de Deshaies. Les petits monts se passent un peu à l’arraché et il faut donner la bonne impulsion. A la pointe du Nord Basse-Terre, vers la plage de Thillet, vous aurez une vue imprenable sur les îlets à Kahouanne et Tête à l’Anglais avec en toile de fond, l’île de Monteserrat et son volcan. Admirez les plages de sable blanc qui caractérisent le secteur et notez la présence du célèbre hôtel Fond Royal, posé sur les rochers.
En continuant vers Deshaies, arrêtez vous au point de vue de Gadet, en surplomb de la plage de Grande-Anse. Faites ensuite une halte au superbe village de Deshaies. Le calme et les couleurs font tout le charme de ce petit bourg. A la sortie, commence l’une des plus célèbres ascensions de Guadeloupe : l’Estomac à Frédéric. La route mène vers Pointe Noire et passe également par la très populaire montée de Baille-Argent, point souvent stratégique au Tour de Guadeloupe cycliste, en août. Il est possible de pousser plus loin voir même de faire le tour par les Mamelles, pour les plus courageux.
Pour notre itinéraire, faites demi tour. A la plage de Grande Anse, vous pouvez tourner à droite et gravir la terrible ascension de Caféière. Haut lieu de courses de côtes automobiles, il fut le théâtre, en cyclisme, de quelques contre-la-montre individuels également. Compact ou triple plateaux obligatoires pour franchir ce « morne » ! Dans certains virages, les pourcentages dépassent allègrement les 15 % !
En haut, vous aurez des points de vue magnifiques sur « la Corniche d’or » ainsi que sur la Grande-Terre, au loin. Amorcez la descente en étant prudents, puis vous retomberez sur la route nationale menant à Sainte-Rose et Baie-Mahault.
Tour de la Basse Terre par le Sud.
Départ/arrivée : Bouillante.
Braquets conseillés : 39×28 pour les coureurs, 34×28 ou davantage pour les cyclosportifs.
Cette très belle sortie vous fera découvrir la Côte-sous-le-vent, le volcan et la seule route traversant la Basse-Terre via la montagne et sa forêt tropicale.
Votre lieu de départ dépend bien sûr de votre lieu d’hébergement. Vous pouvez vous placer sur le parking du Vélodrome Amédée Detraux, véritable cœur et fourmilière cycliste lors des plus gros événements. Il est au centre de l’île, inratable, et vous permet un lieu de départ et d’arrivée stratégique. Mais dans un but touristique, partez de Bouillante. Cette charmante commune est connue pour ses bains chauds d’eau soufrée, d’où son nom. Certains très connus et d’autres plus secrets…
Quittez Bouillante en direction de Pointe-Noire et passez le long de la plage de Malendure où les clubs de plongée sont alignés en rang d’oignons. Vous avez alors une vue imprenable sur les îlets Pigeon qui font partie de la réserve Cousteau. Cet espace protégé est très convoité des plongeurs et des « éco touristes ».
A Mahault, tournez à droite et commencez l’ascension des Mamelles. Vous en avez pour environ
6 km. Les pourcentages les plus forts se situent à la sortie de Mahault. La montée est ensuite beaucoup plus régulière et se calme sérieusement après le Parc des Mamelles.
Passez le sommet et admirez le point de vue sur la forêt tropicale. Peu après le parc des Mamelles, il est d’ailleurs possible d’avoir une vue imprenable sur les vallonnements et la forêt.
Faites attention dans la descente, les virages sont très piégeux et la pente amène à se retrouver à haute vitesse. Les passages de Corossol et Bras David sont très délicats, il y a des touristes qui circulent et la route est souvent mouillée. Prenez votre temps car il n’est pas rare de trouver des branchages ou des objets divers sur la route en raison des fortes pluies, fréquentes.
A la sortie des Mamelles, tournez à droite en direction de Vernou. Descendez jusqu’à Colin, puis vous devrez emprunter quelques centaines de mètres sur la voie rapide. Sortez immédiatement en direction de Petit-Bourg. Traversez jusqu’au rond point de Montebello, puis prenez la direction de Capesterre-Belle-Eau et Basse Terre. Cela va être la partie la moins « fun » du périple. En effet, le passage par cette route passagère est obligatoire. Préférez, dès que possible, la variante par le bourg de Goyave.
Dans les environs de Capesterre, vous apercevez des bananeraies sur les flancs de la montagne et aurez une vue imprenable sur Marie-Galante, la Dominique et la Martinique par temps clair ! Portez votre regard vers les sommets et vous pouvez apercevoir la Soufrière ainsi que les Chutes du Carbet. Par curiosité, vous pouvez vous égarer à suivre le panneau indiquant la direction de l’allée Dumanoir. Cette ancienne route bordée de palmiers est l’une des cartes postales de la région.
En continuant vers Basse Terre, vous vous heurtez à deux sérieuses difficultés, les montées de Salé et Sapotille. Environ 2 km chacune, en ligne droite et à environ 10 % de moyenne. Deux passages terribles très connus sur l’île pour les affrontements qui y ont lieu lors du Tour de Guadeloupe début août. Ce « mini-Tour de France » est l’une des plus grosses compétitions de la Caraïbe. Classée en 2.2 UCI, elle accueille chaque année quelques équipes continental et démontre que le cyclisme est résolument le sport N°1 sur l’île.
Sur votre gauche, admirez la vue imprenable sur les Saintes. Il y a rarement du mauvais temps et le spectacle est superbe. En haut, tournez à gauche en direction de Trois Rivières et de Vieux Fort. Par cette petite route en corniche, vous faites le bord de mer de la pointe Sud de la Basse-Terre. Admirez le point de vue sur votre gauche et laissez vous tenter par le charme et la tranquillité de Trois-Rivières et Vieux-Fort. Il y a quelques spots pour faire des haltes photographiques et notamment au phare de Vieux-Fort. Continuez ensuite jusqu’à Basse-Terre en passant sur le bord de mer et la marina de Rivière-Sens.
A Basse-Terre, prenez la direction de Baillif et Vieux-Habitants par le bord de mer en tournant à gauche au rond point.
Continuez votre route en partant vers Vieux-Habitants. Parcourez la Côte-sous-le-vent et tout ces petits « mornes ». Il vous aura d’ailleurs fallu garder un peu de réserves pour pouvoir rentrer à Bouillante. Les derniers kilomètres sont particulièrement physique. Pensez à vous ravitailler régulièrement, du début…à la fin.
Le prix du billet à destination de Pointe-à-Pitre reste conséquent. En fonction des périodes et des compagnies aériennes, le billet aller/retour peut coûter de 300 à plus de 1 500 euros. Comptez ensuite 100 euros aller/retour pour le transport du vélo.
Infos
Le trafic routier est en constante augmentation sur l’île. Soyez prudents, préférez des heures creuses pour rouler et les routes secondaires. Aussi, certaines portions de route disposent d’un bitume dégradé par endroits. Préférez des pneumatiques solides, même s’il fait chaud.
Ces parcours restent des indications. Il est nécessaire de s’informer sur place des possibilités de circulation à vélo sur certaines routes en raison d’éventuelles modifications des autorités tout au long de l’année.
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